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Bouquin : " La musique du Sang "

article de Gatling , publié le 04 avril 2006 à 22:05
La Musique du sang (titre original : Blood Music) est un roman de Greg Bear, publié en 1985.

A la base, une intrigue souvent utilisée dans les bouquins de Science-Fiction: un terrible virus hautement volatile et contagieux contamine une bonne partie de la planète et, c'est pas de bol, l'Humanité ne sait pas comment s'en sortir.

J'ai beau aimer ce genre de thème apocalyptique, la manière dont l'auteur l'a abordé, sans parler de son style épouvantable font de ce livre une fantastique perte de temps.

Attention, ça spoile à mort, vous êtes prévenus: si vous souhaitez quand même lire ce bouquin entre deux séances de broyage testiculaire, zappez mon article.


Le 4ème de couv'

Parce qu’il a mené des recherches secrètes sur les bio-chips, des ordinateurs biologiques vivants de la taille d’une cellule, Vergil Ulam, jeune et brillant généticien, est renvoyé de son laboratoire. Pour sauver le produit de son travail, il s’injecte les précieuses cellules, croyant pouvoir facilement les récupérer. Mais celles-ci se multiplient, pervertissent peu à peu leurs congénères saines et finissent par remodeler tout son organisme. L’inquiétude naît quand il se rend compte que cette maladie intelligente se transmet à une vitesse fulgurante.
Les Etats-Unis, et bientôt la planète entière, vont vivre une apocalypse inédite.

Pourquoi c'est nul.

Le bouquin commence plutôt pas mal, avec une mise en place rapide du héros, de sa personnalité proche du g33k (pas de vie sexuelle sinon sa pogne, physique ingrat, la biochimie comme passe-temps favori, etc.), et les évènements qui l'amènent à s'injecter le virus qu'il a développé en secret à son boulot s'enchaînent fissa.

Il découvre rapidement que les lymphocytes (oui en fait c'est pas un virus, c'est des lymphocytes mutants doués de conscience collective) améliorent sa chimie, font disparaître ses problèmes de vue, rendent ses poils pubiens doux et soyeux et surtout, le font bander comme un âne tout en lui donnant une assurance qu'il n'avait pas avant, ce qui l'amène à forniquer pendant quasiment un chapitre entier.

Bon, bien sûr, après il lui arrive plein de trucs pas cools car les petites bébêtes atteignent le cerveau et commencent à communiquer avec lui mentalement, sans parler des fines tentacules qui commencent à parcourir son épiderme.

Il réalise alors ce qu'il a fait, appelle tous ses copains, qui sont déjà eux- mêmes contaminés sans le savoir, pour les prévenir (car les bestioles envoient des éclaireurs via la sueur). Lorsque l'un de ses potes de boulot comprend le topo, il tue ce brave Virgil en l'électrocutant dans son bain.

Bon, on se dit, c'est pas grave, je m'étais habitué à ce type, l'auteur a peaufiné le personnage pendant plusieurs chapitres mais tant pis.

C'est là que les problèmes commencent. On saute de chapitre en chapitre dans des histoires qui n'ont ni début ni fin, avec des personnages sans saveur dont certains ne survivent pas plus de 5 pages, tout en étant copieusement "backgroundé". On comprend ce qu'a voulu faire l'auteur (enchaîner des mises en situation pour mettre en évidence le chaos et la précarité des humains envahis par un ennemi invisible) mais pas de bol, c'est complètement raté, chiant, indigeste.

Ensuite, en plus du style, l'invasion planétaire tourne au ridicule.

Les humains fondent et s'agglomèrent en vastes tas de viandes montés sur pattes qui ratissent les ressources naturelles pour s'alimenter.

Quand tout le continent américain est totalement envahi, les russes décident de pulvériser tout ça à coups de missiles nucléaires intercontinentaux. Mais NON, ça ne marche pas.

Pourquoi ? mais parce que les lymphocytes ont atteint un niveau de conscience tel qu'ils CONTROLENT L'ESPACE-TEMPS et VOIENT DANS L'AVENIR.

Oui, madame. Alors du coup, prout-prout les missiles, hop dans un trou noir. ok ?

Bien.

Après ça, les humains sont bien emmerdés et un des seuls bons passages du bouquin se résume à la conversation mentale (avec les lymphocytes habitant son corps) d'un personnage qui, au final, se trouve être le seul americain ayant pu s'échapper en Europe.

Il est confiné dans une salle étanche en Allemagne et il tape la discut' avec la vermine, sur des sujets tels que Dieu, la Conscience, le Libre Arbitre, de l'opportunité d'être incorporé au grand ensemble des tas de viandes qui broutent et de pouvoir ainsi avoir des orgasmes à répétition pour l'éternité.

Le plus gros spoiler pour la fin

S'ensuit donc l'épilogue du bouquin, où tout commence à déconner en Europe et en Asie, continents jusque là épargnés. Il tombe de la neige chaude, les objets complexes ne fonctionnent plus, tout le monde revient aux poêles à charbon, c'est l'anarchie, y'a des manifs anti CPE; le bordel, je vous dis.

Toujours à cause des globules qui modifient la structure même de l'espace temps.

Et là, c'est le top.

En 5 pages, les lymphocytes DETRUISENT L'UNIVERS en le faisant basculer dans une autre dimension et tous les humains (enfin, juste leurs souvenirs absorbés par la conscience collective) sont heureux et kiffent la vibe tous ensemble.

Voilà, merci d'être passé.

Heureusement que la saison des barbecues commence.

Compléments de l'article

Pour ceux qui sont vraiment masos, c'est disponible chez Gallimard en Folio SF.


article de Gatling — publié le 04 avril 2006 à 22:05
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pololefou
#1 BITOCUL §§§

Hé bé! merci pour l'info.


hahaha!
mardi
04 avril 2006, 23:04
 
 

prout-prout les missiles

LOL§


<i>Do or do not. There is no try.</i>
mardi
04 avril 2006, 23:56
 
 

JiHeM
#3 Captain Obvious

Le début (les 2 premiers paragraphes) me fait furieusement penser à l'épisode des nanobots d'au-delà du réel. Bon après plus du tout...


mercredi
05 avril 2006, 00:58
 
 

carwin
#4 Lost In Translation

Tu penses que la traduction pourrait expliquer que tu aies trouvé le style à chier ?


mercredi
05 avril 2006, 01:10
 
 

Gatling
#5 Luxator

Aucune idée, mais pour le "hachage" de l'histoire, la traduction n'y est pour rien.


mercredi
05 avril 2006, 01:13
 
 

Excellent article : on a bien compris que le bouquin est à chier.


mercredi
05 avril 2006, 10:27
 
 

Gatling
#7 Luxator

C'était le but, je me bats pour une vie moins chère.


mercredi
05 avril 2006, 10:33
 
 

je rajoute donc ce livre à ma liste de "truc à pas acheter" merci


mercredi
05 avril 2006, 11:22
 
 

hohun
#9 Sonny Crockett

Magnifique ! Le livre dont vous êtes mort de rire !


mercredi
05 avril 2006, 12:50
 
 

Euh.. Et pourquoi la 'musique' du sang?
Tant qu'à spoiler, vas-y à fond.


Matière molle, collante et visqueuse.
mercredi
05 avril 2006, 13:01
 
 

Gatling
#11 Luxator

Ha oui, c'est une partie insignifiante du bouquin, quand les humains se font absorber définitivement, ils entendent des pulsations, la musique du sang.

J'y fait indirectement mention en parlant des humains qui kiffent la vibe à la fin.


mercredi
05 avril 2006, 13:07
 
 

Comme quoi un bouquin pourri peut faire un bon article.
J'me suis bien marré.


Matière molle, collante et visqueuse.
mercredi
05 avril 2006, 14:12
 
 

Repiemink a écrit :Comme quoi un bouquin pourri peut faire un bon article.
J'me suis bien marré.


Rhaaaa Repi m'ote les mots du clavier.
Le bouquin a l'air terriblement mauvais mais tu en fais un excellent résumé.
Surtout Gat', continue à lire des livres pourris. Pour toi c'est chiant mais pour nous c'est fun (et instructif).


mercredi
05 avril 2006, 16:26
 
 

Sur un theme avoisinant (maladie hautement contagieuse inventee par l'homme qui va faire table rase de la population humaine), j'avais lu "Le Fleau" de Stephen King, qui doit probablement etre le seul de ses bouquins que je n'ai pas vomi (oui, parce que comme je suis un peu maso, je lui ais laisse plusieurs fois le benefice du doute).
Malgre quelques passages ridicules et un certains nombres de poncifs

Spoiler : afficher/masquer
la description de la phase de contamination est justement pas trop mal reussie.
La deuxieme phase de mortalite (les morts idiotes non liees directement a la maladie) est aussi assez sympa. Comme la nana qui a peur de se faire violer (la plupart des flics sont morts) donc va chercher une vieille petoire au fond du grenier, flingue le premier gars qui lui dit bonjour (mort idiote numero 1) puis veut tirer sur un autre gars mais son flingue lui explose a la tronche (mort idiote numero 2).

Bon, sinon ca reste quand meme du Stephen King hein!, donc y a des longueurs et la fin est aussi stupide que telephonee...


mercredi
05 avril 2006, 17:20
 
 

Gatling
#15 Luxator

Je vais en faire le review normalement, je l'ai relu récemment, en version longue. Si tu veux le faire avant moi, y'a pas de problème.

Et la fin est purement débile, je suis d'accord. En fait le tome 1 est le plus réussi, alors que l'intrigue elle même est à peine develloppée.

Et les breves sur les gens qui crèvent connement sont excellentes ouais.


mercredi
05 avril 2006, 17:26
 
 

Vous voulez un bon bouquin sur un virus? Prenez ça.

C'est du Herbert, donc c'est du tout bon.


mercredi
05 avril 2006, 19:15
 
 

Gatling
#17 Luxator

C'est noté, merci.


mercredi
05 avril 2006, 19:48
 
 

Napalm
#18 Heureusement, il y a le pr0n

Même avis que vous sur le fléau: j'ai adoré le tome 1 qui décrit bien la débandade due au virus, mais après le coté manichéen de la communauté evil/divine, bof bof.

La fin de ce livre là me rappelle une trilogie de Brussolo (y'en a des sympas des Brussolo même si c'est un peu le truc qu'on lit en speed dans le train), "Les brigades du Chaos", qui commençait bien, dans un futur assez glauque, puis part dans tout les sens pour finir dans un grand n'importe quoi, à la fin on apprend qu'en fait

Spoiler : afficher/masquer
.
Et la marmotte...


vendredi
07 avril 2006, 10:59
 
 


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# 19:44:26
(hohun) 15:24:24 et pas un bobo, franchement les gamins sont en mousse
# 15:24:24
(carwin) Ma région a du talent [url]
# 22:25:52
(plantmann) Sinon depuis quelques jours, j'ai attaqué X-com 2 : ben j'aime bien. Il est dur, mais pas injuste, et il est facile à prendre en main.
# 22:24:24
(plantmann) J'ai lâché à la mission dans le quartier englouti, on basculait trop de l'infiltration à l'action à mon goût (et moi j'aime surtout le côté "puzzle" de l'infiltration)
# 22:23:39
(plantmann) J'ai pas joué à Thief (j'en avais pourtant entendu plutôt du bien, mais il date effectivement) mais Dishonored m'a beaucoup plu, même si je ne l'ai pas fini
# 14:51:37
(Akshell) ça ne marche pas du tout.
# 14:51:27
(Akshell) ils ont voulu créer un "body awareness", le mouvement effectué s'adapte à la positon du perso, mais ce n'est pas très bien géré, tu te mets à couvert quand tu veux dash dans une ombre, tu te retrouve bloqué quand tu veux sauter dans le vide.
# 12:01:49
(hohun) 10:58:21 j'y ai joué récemment, et je l'ai lâché en cours de route, c'était pas mauvais mais passé les premières visites dans le monde on se lasse. C'était bizarrement lourdingue
# 10:58:21
(Akshell) J'ai commencé Thief, que j'avais préacheté en collector en 2014... bah, ouais la série était déjà morte totalement tuée par Dishonnored qui l'éclate sur tous les points.
# 20:09:11
(hohun) le club des boomers
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