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Un bon bouquin

La Suplication, de Svetlana Alexievitch.



Avec un titre pareil, j'espérais un bon bouquin de sado masochisme mais j'ai été un peu déçu (pourtant, de la souffrance, il y en aura dans ces quelques pages).

J'aurais peut être du lire le sous titre.

Ce bouquin est un recueil de témoignage d'habitants de la Biélorussie (le saviez vous : c'est le pays qui a été le plus touché par la catastrophe, bien plus que l'Ukraine. A ce niveau là - les chiffres au début du bouquin calment direct -, c'est une catastrophe nationale) après Tchernobyl.

Difficile d'en parler.
On n'y apprend vraiment rien de nouveau (enfin au cas où : des populations sacrifiées, un mensonge d'Etat, des centaines de milliers de gens appelées à travailler sur le site sans protection et qui vont mourir après dans le dénuement - ces gars là ont sauvé l'Europe, au fait. En particulier ceux qui ont vider l'eau lourde qui se trouvait sous le réacteur. Ou les pilotes d'hélico. Ou encore les gars qui montaient sur le toit du l'usine. Personne ne se souvient plus d'eux -... Bref).

Mais ce qui bouleverse vraiment ce sont les témoignages de ces gens, de leur vie pendant et surtout après les événements.
Comment surmonter un tel cataclysme ? La question est purement rhétorique car bien évidemment on ne peut pas.

On y entend les témoignages des habitants : l'étrange couleur de l'incendie, la magnifique lueur de la centrale la nuit, la couleur jaune et verte des flaques de pluie, la couleur rouge vif puis rousse des sapins, la disparition de certains animaux.
Mais on continue à vivre sur place, à manger sur place avec à coté de vous des gens en combinaison, prenant des mesures de radiométrie sans vous donner les résultats, sans même vous parler, généralement.

On y entend les témoignages des 'liquidateurs' (ceux qui ont travaillé au plus près de la centrale) et comment finalement, le boulot est devenu juste un boulot après un temps de sidération.
La vie reprend ses droits.
Ca picole, ca se dispute, ça va aux putes (il y avait deux bordels à coté de la centrale pour eux :o).
Et on se doute aussi qu'on va crever mais on va quand même faire le boulot.
Par foi dans le communisme et le Parti, par bravache.
Et un peu aussi grace à la consommation énorme de vodka (que leurs officiers leur déclaraient comme étant un bon remède contre les radiations).

Mais on entend aussi ces femmes qui racontent la lente agonie de leurs maris liquidateurs : les effets secondaires sur les corps de l'être aimé (elephant man est un petit joueur à coté) et comment ils deviennent des monstres.
On entend aussi comment ces femmes continuent d'aimer ces monstres jusqu'à la fin.
On entend ces autres femmes qui accoucheront des enfants de ces mêmes liquidateurs : d'autres monstres difformes (un "sac" avec une juste une fente à la place de la bouche).
Mais aussi tant de gamins 'normaux' mais déja condamnés) et comment elles continueront de les aimer aussi.

Bref, c'est un bouquin incroyable qui vous redonne la pêche et la joie de vivre et surtout foi en l'humanité.
Non, je déconne, en fait, c'est exactement le contraire. C'est un truc à se tirer une balle.
Pour vous dire le niveau Michel Polac, qui n'était pas franchement un tendre, s'était mis à sangloter en parlant du bouquin à la télé.


Dernière modification le 16/02/14 à 16:56 par kaplan
dimanche
16 février 2014 à 16:53
 
 

Ouaip, ben j'avais déjà eu du mal à finir le reportage "La bataille de Tchernobyl", du coup je vais jamais attaquer ce bouquin.


lundi
17 février 2014 à 11:48
 
 

Géopolitique du crime : impressionnant (et assez désespérant) compte rendu de l'état du monde, sous l'angle de la criminalité et de la géopolitique.
En résumé : la mondialisation a accru la criminalisation de la société (phénomène déja en cours) au point de la rendre hors de controle.
Nos sociétés sont totalement criminalisés et ça ne fait que commencer.
Les chiffres sont hallucinants et jamais évoqués dans les médias.


Dernière modification le 27/07/14 à 15:13 par kaplan
dimanche
27 juillet 2014 à 15:12
 
 

J'imagine que ça dépend ce qu'on entend pas criminalité. Personnellement, j'aime à prendre du recul et à me souvenir qu'au 14ème siècle (oui, je choisis à dessin le plus crasseux des siècles obscurantistes), l'espérance de vie était de 30 ans, la mort étant le plus souvent violente (on s'entre-tuait pour un clou ou une cerise hein). Les mutilations physiques étaient la punition standard (les voleurs se faisaient couper une oreille puis l'autre avant d'être enterrés vivant, les femmes infidèles étaient emmurées vivantes aussi, les hérétiques étaient écorchés vifs, etc). Sortir de chez soi après le couché du soleil était presque synonyme de mort subite. Et ça a duré assez longtemps ces conneries là hein... fin 19ème, un de mes ancêtres (famille des bouchers de Limoges, oui, il y a une tradition de la boucherie bovine et chevaline à Limoges et j'en viens) était spécialisé dans l'élevage de chiens d'attaques nommés les "mâtin", des bestioles basses et trapues pas très éloignées des pitbulls actuels, dont le rôle était de marcher sous les chariots quand les bouchers allaient voir les éleveurs pour leur acheter des bêtes. L'idée étant bien entendu qu'en cas d'attaques par des bandits de grand chemin, les monstres en question soient lâchés sur les agresseurs, profitant de l'élément de surprise.

Du coup, je sais pas pour le reste du monde hein (je me doute qu'au Nigeria, les meurtres à la machettes valent bien les atrocités médiévales) , mais en France on est plutôt au calme quand même. Se faire voler son téléphone portable qu'on avait posé sur sa table en terrasse, c'est pas exactement la même chose que de se faire tuer et manger par une troupe de morts de faim pestiférés battant la campagne...


dimanche
27 juillet 2014 à 16:38
 
 

Oui, je n'ai pas précisé mais les auteurs parlent de la criminalité organisée (mafias, gangs, criminalité financière, ect...) et son impact sur les sociétés.
Ce que tu dis est vrai mais n'est pas le sujet du livre.
Franchement, je recommande vraiment car ça parle de sujets relativement méconnus et occultés par les médias.

Il y a plusieurs thèses vraiment intéressantes dans le livre :
- le rapport entre criminalisation de la société et mondialisation
- le fait que la fin des états forts et la multiplication de micros états renforcent les acteurs non étatiques (comme le crime organisé) en créant des zones 'grises' ou l'état perd de son pouvoir au profit d'acteurs criminels
- ces zones grises existent aussi au sein d'état fort : banlieues, Nice / Marseille / la Riviera pour la France où le crime organisé est omniprésent
- des états entiers sont devenus des états 'criminels' (au sein où les insitutions sont totalement gangrénés par les mafias locales ou internationales) : Italie, Monténégro, Bulgarie... pour l'Europe. Mexique, Colombie et d'autres pour l'Amérique du Sud, la plupart des Caraibes sont des états ne fonctionnant que sur le blanchiment de l'argent sale, ...
- le blanchiment de l'argent sale est devenu une activité courante (et peu controlé/réprimandé) de la majorité des banques (y compris parmi les plus grosses et les plus connues). A ce sujet et je ne me souviens plus s'ils en parlent dans le livre, n'oublions pas que la BNP est une banque qui est massivement implantée dans des paradis fiscaux aux Caraibes. Il faudra qu'on m'explique un jour comment c'est défendable.
- cette criminalisation des banques s'est développée en même temps qu'une 'criminalisation' de la finance où les frontières entre agissements légaux et illégaux sont de plus en plus flous (crise des subprimes, nombreux scandales de manipulation des taux d'intérêts, ...).
- gloablement toutes ces activités criminelles sont impunies (5 % de 'prises) car pas assez de moyen (ou de volonté politique)
- J'en ai surement oublié d'autres...


dimanche
27 juillet 2014 à 17:00
 
 

Effectivement, c'est pas le même niveau de criminalité (encore que ça fasse probablement au moins autant de morts que celle que j'évoquais)!

Du coup je jetterais un oeil à ton bouquin si j'ai le temps...


dimanche
27 juillet 2014 à 17:10
 
 

Aujourd'hui, et dans l'esprit du vent de polémique libertaire et contestataire qui agite les 4 personnes qui postent sur l'Asile, je vais vous parler d'un petit auteur peu connu et d'un bouquin qui a failli passer inaperçu, j'ai nommé :



J'ai pas tellement envie de parler du bouquin en tant que tel même si c'est une plaisainte satire politique, particulièrement sombre (en résumé, c'est l'histoire d'un homme qui se suicide à petit feu jusqu'au twist final).
Les passages sur Huysmans sont particulièrement bons. Le parallèle avec Histoire d'O est assez fendard.
On ajoutera juste que comme d'habitude avec Houellebecq, des médiocres qui n'ont pas lu 3 bouquins de leur vie se précipitent pour critiquer le style (ou l'absence de style selon eux) de l'auteur.
Bref.

Le plus intéressant de l'histoire c'est l'abondance des critiques parlant d'islamophibie.
Pour quiconque a lu le bouquin en question, ces critiques ont quelque chose de fascinant. Pour moi, ça tient de l'auto hypnose.
C'est absolument pas un brulot anti islam.
L'auteur est bien plus critique par rapport à la société française et envers le narrateur (un dépressif opportuniste obsédé sexuel) qu'envers la religion elle même.
Bref, tous ces idiots n'ont pas lu le livre.

Plus généralement, ça prouve une fois de plus qu'on ne peut plus aborder sereinement en France la question de l'islam et émettre la moindre critique à son égard sans déclencher un shitstorm inquiétant.
Et évidemment, le drame de Charlie n'a fait que renforcer ce sentiment.

REGLE INDISPENSABLE AU BON DEROULEMENT DES DEBATS :
Les sieurs Pisto et Swan n'ont pas le droit de répondre par plus de deux paragraphes chacun consitutés de trois phrases maximum (chacune d'un nombre raisonnable de signes).
Chaque phrase devra être intelligible, développer une idée et une seule et être compréhensible par tous.
Swan a le droit de faire une vidéo.
Pisto n'a PAS le droit de poster une photo de babes.
Pisto devra se relire avant de poster et essayer de ne pas laisser passer trop de fautes d'orthographes.
Tous les autres participants peuvent répondre comme ils le font habituellement.


Dernière modification le 24/01/15 à 02:58 par kaplan
samedi
24 janvier 2015 à 02:57
 
 

Ah bah non, si pisto ne peut pas poster de la babe ça perd 90% de l'intérêt de la discussion !

Spoiler : afficher/masquer


samedi
24 janvier 2015 à 11:05
 
 

T’inquiète, j'ai du mal avec les romans. Je ne lis généralement ni pour le sublime ni pour la prose, je ne lis que pour apprendre.
Et au vu ce qu'il connait de l'Islam j'ai quelques doutes.

un dépressif opportuniste obsédé sexuel


Oui alors ça c'est lui, tu m'étonnes qui sait de quoi il parle...

@LeChat, ça veut dire que tu comprends pas 80% de ce que je dis ou ça veut dire que tu kiffs trop les babes ?


Dernière modification le 24/01/15 à 17:54 par Pisto
samedi
24 janvier 2015 à 11:29
 
 

Pisto a écrit
@LeChat, ça veut dire que tu comprends pas 80% de ce que je dis ou ça veut dire que tu kiffs trop les babes ?


Les deux en ce qui me concerne, mon général.


samedi
24 janvier 2015 à 11:38
 
 

kaplan a écrit
Pisto a écrit
@LeChat, ça veut dire que tu comprends pas 80% de ce que je dis ou ça veut dire que tu kiffs trop les babes ?


Les deux en ce qui me concerne, mon général.

Un peu pareil. En fait, quand y'a des pavés trop gros je lis le début de chaque paragraphe et je regarde les images :D
Donc kaplan a raison pour ça, si tu fais concis, je lis, sinon je survole...


samedi
24 janvier 2015 à 11:53
 
 

kaplan a écrit


Le plus intéressant de l'histoire c'est l'abondance des critiques parlant d'islamophibie.
Pour quiconque a lu le bouquin en question, ces critiques ont quelque chose de fascinant. Pour moi, ça tient de l'auto hypnose.
C'est absolument pas un brulot anti islam.
L'auteur est bien plus critique par rapport à la société française et envers le narrateur (un dépressif opportuniste obsédé sexuel) qu'envers la religion elle même.
Bref, tous ces idiots n'ont pas lu le livre.

Plus généralement, ça prouve une fois de plus qu'on ne peut plus aborder sereinement en France la question de l'islam et émettre la moindre critique à son égard sans déclencher un shitstorm inquiétant.
Et évidemment, le drame de Charlie n'a fait que renforcer ce sentiment.


Comme je suis obligé de faire court, je dirais que je suis tout à fait d'accord avec toi.
J'ajouterais qu'il est révélateur de voir des médias simplement associer le pitch du livre à une interprétation biaisée du titre* (méthode classique de la critique littéraire) pour évoquer l'Islamisation par la force (toute alternative pacifique leur paraissant inconcevable), tout en sous-entendant l'Islamophobie de l'auteur.
Belle ironie qui fait mine d'équilibrer un peu avec la chasse à l'antisémitisme... même si Islamophobie et antisémitisme ça tient du pléonasme, mais chut ! On va dire que c'est pas le sujet.

Le livre sert de prétexte à la classe politique et à ses organes de propa.. communication pour amalgamer la progression d'une cellule terroriste se réclamant de l'Islam avec l'importation d'une religion par l'immigration, et exacerber un peu plus les tensions inter-communautaires.

Certains y verront une fainéante et maladroite réappropriation du thème pour aborder la nécessité d'une politique sécuritaire... d'autre iront jusqu'à avancer qu'il s'agit également d'un vilain complot visant à sciemment attiser des sentiments Islamophobes chez une partie du public tout en dissuadant l'autre partie de la lecture de l'ouvrage en développant la thèse de l'auteur paranoïaque Islamophobe. Un nivelage par le bas du sujet et une dissuasion à double jeu, en quelque sorte...
Mais moi et les complots...

Je vous invite à voir le portrait peu flatteur dressé par LUZ dans sa BD de première page du numéro de Charlie Hebdo à paraitre le jour de l'attentat. Le livre y est présenté comme les élucubrations d'un déchet paranoïaque et fortement alcoolisé. Histoire de constater que ce fleuron de la liberté d'expression n'échappe pas à cette tentative "spontanée" de discrédit et de récupération idéologique.

La belle arnaque est d'avoir laissé entendre que si Houellebecq écourtait sa promo c'était pour éviter les représailles de musulmans et non une nauséeuse récupération politique anti-barburiste.


Dernière modification le 15/02/15 à 07:20 par Swan
dimanche
15 février 2015 à 06:00
 
 

Selune
#373 Budmo !

Swan et kaplan ont écrit
Des choses sur le dernier Houellebecq


Vous allez finir par me donner envie de le lire...

Swan a écrit
Je vous invite à voir le portrait peu flatteur dressé par LUZ dans sa BD de première page du numéro de Charlie Hebdo à paraitre le jour de l'attentat. Le livre y est présenté comme les élucubrations d'un déchet paranoïaque et fortement alcoolisé. Histoire de constater que ce fleuron de la liberté d'expression n'échappe pas à cette tentative "spontanée" de discrédit et de récupération idéologique.


Charlie a fait de la liberté d'expression son indépassable horizon. Et ce qui est le fond de leur pensée (=liberté d'expression sans aucune limite) a donc complètement influencé leur forme : ils peuvent aussi bien faire faire ce dessin (Houellebecq en alcoolo-parano) que son contraire (ses opposants en alcolo-paranos).


Dernière modification le 15/02/15 à 10:16 par Selune
dimanche
15 février 2015 à 10:08
 
 

Pour info, ils sont (étaient) très fan de Houellebecq et Bernard Maris et lui étaient devenus de bon potes depuis le bouquin de Bernard sur l'écrivain.
C'est en partie à cause de ça qu'il a décidé d'arrêter la promotion du bouquin (et aussi probablement le flip. Il est maintenant sous surveillance policière, ce qui n'était pas le cas avant).


dimanche
15 février 2015 à 11:37
 
 

Je retire ce que j'ai dis sur charlie pour le coup.
Autant la BD est peu élogieuse, autant la critique du bouquin l'est.
C'est moi qui ai fait un procès d'intention un peu hâtif.


dimanche
15 février 2015 à 16:34
 
 

Bon et toi Kaplan, comment expliques-tu ce type d'intervention :
url : https://www.youtube.com/watch?v=F3xdP2IAiK4
Pourquoi une telle mauvaise foi émanant justement d'un des instigateurs de l'affaire siné ?


Dernière modification le 16/02/15 à 00:48 par Swan
lundi
16 février 2015 à 00:44
 
 

Selune
#377 Budmo !

Swan a écrit
Pourquoi une telle mauvaise foi émanant justement d'un des instigateurs de l'affaire siné ?


"La France n'a pas peur, il y a beaucoup plus de monde pour avoir envie que ça s'arrange, pour aller rire, applaudir, se faire plaisir dans "qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" que pour lire Houellebecq ou Eric Zemmour"...

Tout est dit, avec ce niveau d'analyse, pas besoin de mauvaise foi...


Dernière modification le 16/02/15 à 01:18 par Selune
lundi
16 février 2015 à 01:16
 
 

Je n'arrive plus à faire la part des choses: Les gens à la télé sont ils devenus plus cons avec le temps ou c'est la conjoncture qui permet d'illuminer leurs bêtises ?


lundi
16 février 2015 à 01:29
 
 

Je pense que la ligne politique de notre gouvernement devient de plus en plus difficile à tenir, c'est pourquoi ils misent sur l'émotionnel et concentrent le débat sur la défense de "valeurs", pour évincer les enjeux économiques et géopolitiques de la discussion.

La stratégie était de criminaliser et marginaliser toute une frange du débat démocratique afin de déplacer les conflits idéologiques sur le champ de bataille. Où les balles remplacent les mots mais les éclaboussent beaucoup moins.

On pourrait penser qu'il est temps d'opposer sur un plateau télévisé certains représentants de la dissidence à des défenseurs de la politique de notre gouvernement. Mais il est trop tard car ça serait offrir une tribune au conspirationisme et à l'antisémitisme.

Plutôt qu'un dialogue, nous avons un monologue sur les grands médias, et un autre sur internet, chacun criminalise l'autre en courant le risque de se radicaliser sans manquer de se ridiculiser. Bref, on assiste à une polarisation ou le quidam doit choisir son camp.

Le problème c'est qu'une partie de la dissidence offre un constat géopolitique valide quand il ne s'égare pas trop dans la spéculation, en tout cas il se fait l'écho de revendications tout à fait entendables dans d'autres pays que nous considérons comme ennemis. Faire la sourde oreille à ces revendications et ne même pas leur laisser une chance d'être exprimées et même contredites publiquement est antidémocratique et même irresponsable, car cette marginalisation encourage la récupération des insatisfaits par des groupuscules ayant eux aussi des conflits d'intérêt.

Si tu prends Soral, certaines analyses sont intéressantes, mais j'aimerais quand même qu'on le remette un peu en place par la rhétorique lorsqu'il déborde en attestant hâtivement certaines exagérations complotistes ou en amalgamant le sujet de l'homosexualité pour s'aligner sur les convictions d'alliés partageant une partie de son analyse, soliloquer dans son coin le pousse au clientélisme et gâche une partie de son potentiel. Car en moyenne il ne dit pas plus de conneries que Valls, Finkielkraut ou BHL.

Mais l'heure n'est plus au débat mais à la polarisation communautariste, notre gouvernement s'est engagé sur cette pente glissante pour tenter d'endiguer l'importation d'opinions politiques étrangères à l'heure où l'information peut naviguer instantanément aux quatre coins du globe, et s'enfonce dans un damage-control suicidaire plutôt que de crever l'abcès par la voie des mots.

Mais c'était prévisible, car ce qui serait dans l'intérêt de la paix sociale et l'entente des peuples va à l'encontre de la protection des intérêts de la classe politique et financière. Nos intérêts ont divergé il y a bien trop longtemps et ils espèrent maintenant que l'on s'entretuera entre nous avant de pouvoir s'en prendre à eux.


Dernière modification le 16/02/15 à 02:42 par Swan
lundi
16 février 2015 à 02:21
 
 

Swan a écrit
Bon et toi Kaplan, comment expliques-tu ce type d'intervention :
url : https://www.youtube.com/watch?v=F3xdP2IAiK4
Pourquoi une telle mauvaise foi émanant justement d'un des instigateurs de l'affaire siné ?


Pourquoi est-ce que je devrai expliquer quoi que ce soit ?


lundi
16 février 2015 à 04:15
 
 

Je demande juste ton avis. Discussion, tout ça.
J'aurais peut être du dire "comment t'expliques-tu".


Dernière modification le 16/02/15 à 04:35 par Swan
lundi
16 février 2015 à 04:32
 
 

Selune
#382 Budmo !

Le problème des thèses complotistes, Swan, c'est qu'elles imaginent un "grand plan" pour aller dans un sens ou un autre, ce qui suppose un "grand architecte", là où la nature humaine est largement suffisante pour expliquer la bêtise d'une situation...


mardi
17 février 2015 à 23:09
 
 

La bêtise oui, mais en bande organisée alors !
Un grand plan cohérent par un grand architecte, c'est peu probable.
Des intérêts convergents par de petits architectes de l'ombre, c'est juste de la politique.
Rien de mystérieux là dedans.
Il existe forcément un juste milieu entre la doxa officielle et la corruption totale du système décrite par les conspirationnistes.


Dernière modification le 18/02/15 à 05:00 par Swan
mercredi
18 février 2015 à 03:37
 
 

Heureusement que tu là pour nous révéler la lumière, ô grand élu !


mercredi
18 février 2015 à 05:44
 
 

Oui merci, je reviens juste de chez le patron. Y'avait une réunion d'état de crise.
Je me suis dit que ça s'était cadeau.


mercredi
18 février 2015 à 06:59
 
 

Ja savais pas trop où caser ça, mais je suis tristesse car A la Vie à la Guerre s'arrête en format blog :

url : http://alaviealaguerre.com/2015/06/24/alvalg-change-de-forme/

Il va sortir un livre, peut-être un jour, mais en attendant j'aurai plus ma dose quotidienne de tranchée.


jeudi
25 juin 2015 à 08:19
 
 

JiHeM
#387 chouchou de Bruxelles

Dragon déchu, de Peter F. Hamilton. Un one-shot de SF qui se déroule dans quelques siècles, alors que plusieurs planètes ont été partiellement colonisées. Ces planètes sont la propriété de grosses corpos qui y ont investi des milliards (vaisseaux, terraformation...) et lancent régulièrement des expéditions pour rentabiliser leur investissement. Comprendre : ils envoient des super-soldats en armure à la Crysis pour piller les produits et ressources créés par les hippies locaux, qui aspirent à l'indépendance et tentent de se rebeller. Voilà, je ne sais que dire de plus, d'ailleurs je me rends compte qu'il ne faut pas lire le résumé sur le site de l'éditeur, vu qu'il spoile la moitié de l'intrigue... Un très bon space op.


mardi
19 janvier 2016 à 20:32
 
 

Bon, ben.

Dune, de Frank Herbert.

The Scar, de China Miéville.

Un classique incontournable, et un autre qui va le devenir s'il ne l'est pas déjà.


mardi
19 janvier 2016 à 20:49
 
 

Gingembre
#389 Affreudisiaque



de Johannes Mario SIMMEL

Un bonheur du début à la fin.
Librement inspiré de la vie de Jacques Abtey


mercredi
20 janvier 2016 à 10:07
 
 

JiHeM a écrit
Dragon déchu, de Peter F. Hamilton. Un one-shot de SF qui se déroule dans quelques siècles, alors que plusieurs planètes ont été partiellement colonisées. Ces planètes sont la propriété de grosses corpos qui y ont investi des milliards (vaisseaux, terraformation...) et lancent régulièrement des expéditions pour rentabiliser leur investissement. Comprendre : ils envoient des super-soldats en armure à la Crysis pour piller les produits et ressources créés par les hippies locaux, qui aspirent à l'indépendance et tentent de se rebeller. Voilà, je ne sais que dire de plus, d'ailleurs je me rends compte qu'il ne faut pas lire le résumé sur le site de l'éditeur, vu qu'il spoile la moitié de l'intrigue... Un très bon space op.

Ah putain, j'adore cet auteur. Si tu as de la patience (beaucoup), je te conseille ses cycles :
- L'aube de la nuit (3 tomes, Rupture dans le réel, L'alchimiste du neutronium et Le dieu nu), très long mais excellent
- La saga du commonwealth (4 tomes : L'étoile de Pandore - 1, l'étoile de Pandore 2, Judas déchaîné et Judas démasqué), plus structuré que le précédent, mais un peu moins original à mon sens

Ce que j'adore chez lui, c'est que c'est original. Très. Pourtant ça reste du space opera.

Et honte à toi Ceacy de ne pas avoir lu Dune plus tôt. Si tu as le courage, je te conseille de lire les tomes suivants du cycle, au moins Le messie de Dune et Les enfants de Dune. Même si d'après moi la suite est bien aussi, L'empereur-dieu de Dune est difficile à lire et change radicalement par rapport aux tomes précédents. Je l'avais abandonné en cours de route (rare chez moi, je suis du genre à m'acharner) quand k'étais ado, et je ne l'ai lu en entier qu'il y a quelques années, quand j'ai appris que le fils d'Herbert avait écrit le dernier tome du cycle (après avoir écrit quelques bouquins dans le même univers mais préquels du cycle principal. sympas mais dispensables pour le coup) basé sur les (nombreuses) notes laissées par son père.


jeudi
21 janvier 2016 à 15:11
 
 


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