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Poésie

Les toilettes


Malgré l'humour et la vertu
Il faut ici montrer son cul
Malgré la haine et la fierté
Il faut ici se défroquer
Malgré l'amour et la tendresse
Il faut ici montrer ses fesses.

Poussez ! poussez ! les constipés
Le temps ici n'est pas compté
Venez ! venez ! foules empressées
Soulager là votre diarrhée
Car en ces lieux souvent chéris
Même le papier y est fourni.

Soit qu'on y pète, soit qu'on y rote
Tout est permis au sein des chiottes
Mais, graine de vérole ou de morpion
N'oubliez pas d'vous laver l'fion
De ces WC tant usités
Préservez donc l'intégrité.

Rendons gloire à nos vespasiennes
De faïence ou de porcelaine !
Que l'on soit riche ou bien fauché
Jamais de classe dans les WC
Pines de smicards ou de richards
Venez tous voir mon urinoir !

Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, waters
Tout l'monde y pose son derrière
On les dit turcs ou bien tinettes
Tout est une question de cuvette
Quand celles-ci se trouvent bouchées
Nous voilà tous bien emmerdés.

Entrez, entrez aux cabinets
Nous raconter vos p'tits secrets
Savoir péter c'est tout un art
Pour ne pas chier dans son falzar.

Si cet écrit vous semble idiot
Torchez-vous-en vite au plus tôt
Si au contraire il peut vous plaire
Affichez-le dans vos waters !


vendredi
20 avril 2007 à 10:53
 
 

Kane
#2 Satan m'habite

Onizuka fait de la poésie maintenant ?


vendredi
20 avril 2007 à 10:57
 
 

C'est quand même plus classe version Alfred de Musset :

Vous qui venez ici en une humble posture,
Débarrasser vos flancs d'un importun fardeau,
Veuillez quand vous aurez soulager la nature,
Et déposé dans l'urne un modeste cadeau,
Epancher dans l'amphore le courent d'onde pure
Et sur l'autel fumant placer pour chapiteau
Le couvercle arrondi dont l'austère jointure
Doit servir de tombeau...


vendredi
20 avril 2007 à 11:12
 
 

"C'est ici que tombent en ruines
Les merveilles de la cuisine."

Inconnu, Toilettes de l'URCA de Reims, 2003.


vendredi
20 avril 2007 à 12:08
 
 

"Cherche bite à sucer le midi entre 12h30 et 13h."

Inconnu, Le Havre (?), 2005.


vendredi
20 avril 2007 à 12:15
 
 

Je préfère encoe le sonnet du trou du cul de Verlaine.


vendredi
20 avril 2007 à 12:19
 
 

Il résonnait bien ?


vendredi
20 avril 2007 à 13:14
 
 

AmdC a écrit
Je préfère encoe le sonnet du trou du cul de Verlaine.

Bah, cite-le alors !


vendredi
20 avril 2007 à 14:05
 
 

hohun a écrit
Il résonnait bien ?


Qui ça ? Le trou du cul ?


vendredi
20 avril 2007 à 14:19
 
 

Lama colérique
#10 Erotomane

C'est ça le trou du cul de verlaine ?

Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encore d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au cœur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C’est l’olive pâmée, et la flûte caline ;
C’est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !


vendredi
20 avril 2007 à 14:23
 
 

Kane_ex-Deus a écrit
hohun a écrit
Il résonnait bien ?


Qui ça ? Le trou du cul ?

Ben quand mon trou du cul fait un sonnet, généralement c'est homérique


vendredi
20 avril 2007 à 15:26
 
 

Décidemment il n'y a que Verlaine pour savoir faire de la poésie avec ça :)


vendredi
20 avril 2007 à 15:29
 
 

Lama colérique
#13 Erotomane

Puisque l'on fait dans la poésie,

Aimons, foutons, ce sont plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
D'un vit, d'un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n'est rien.

Jean de la Fontaine


vendredi
20 avril 2007 à 16:55
 
 

Lama colérique
#14 Erotomane

Et un autre pour la route

Continuez votre prière,
Miss, J’écarte vos longs cheveux,
Simplement parce que je veux
Vous mettre un vit dans le derrière.

Mais que ceci ne trouble en rien
Votre extase d’agenouillée.
Ma pine est prudemment mouillée,
Elle pénètrera très bien.

Je passais par là. Vous étiez nue,
La croupe ouverte et priant Dieu.
Votre anus brillait au milieu
De cette brune ampleur charnue.

Or, il manquait à vos appas,
Si vous permettez que j’opine,
Il ne manquait rien qu’une pine.
Je l’y mets. Ne vous troublez pas.

Lorsqu’une fille a l’esprit large
Et le trou du derrière étroit,
Tout en priant elle a le droit
D’ignorer que son cul décharge.

Pierre Louys


vendredi
20 avril 2007 à 17:11
 
 

kaplan
#15 Joe Le Mérou

Excellent le dernier (et en particulier le dernier quatrain).


vendredi
20 avril 2007 à 19:04
 
 

La lunette


Savez-vous pourquoi il y a une lunette
Dans ce bel endroit qu'on appelle petit coin
C'est pour mieux y voir la partie secrète
De votre anatomie, à l'oeil, en sous-main

Car il est ici-bas, un esprit des toilettes
Qui ne vous quitte pas, en cas de besoin
Maître des WC, dieu des sanisettes
Il est familier du popotin mondain

L'esprit voit tout, quand on pousse, quand on pète
Rougi par l'effort alors que rien ne vient
Que l'on sent l'affaire à portée de cuvette
Et au bout du compte : des crottes de lapin

Il voit la demoiselle se faire discrète
Au sortir des cagoinsses, sous les yeux du prochain
Après qu'elle ait émis au moins jusqu'à Papeete
Des bruits incongrus issus de l'arrière-train

L'esprit voit monsieur arroser la moquette
Le carrelage et les murs, maladroit du mandrin
Quand il ne sait pas viser à moins d'un mètre
Qu'ensuite Bobonne passe, éponge à la main
Il est présent même en cas de disette
Quand y'a plus d'papier, que l'calbute fait pas l'malin
Lorsque le cul sale, on écarte les gambettes
Jusqu'à la réserve, deux pièces plus loin

Il est là itou quand les feuilles sont faites
De la triple épaisseur d'un poil de popotin
Et que vous frottez d'une main alerte
Votre derrière les doigts traversant c'est pas bien

Il est là itou quand à peine on loquette
La porte qu'un con demande : "Y'a quelqu'un ?"
"Oui c'est occupé" dit-on l'idée en tête
De lui céder les lieux viciés d'un doux parfum

Il est là itou quand au bout de vingt-sept
Minutes, vous trônez encore, qu'on est bien
Le falzar aux pieds, la mine satisfaite
Plongé dans Gala ou Bibi Fricotin

N'hésitez surtout pas s'il vous casse les burettes
A emmerder ce chieur dès le séjour prochain
D'un coup de méthane précurseur de tempête
D'un coup de grisou dans la mine à boudins

© Frédéric Fromet


lundi
30 avril 2007 à 22:56
 
 

Comme quoi, ça ne libère pas que le ventre de chier un bon coup !


Dernière modification le 30/04/07 à 23:02 par Kane_ex-Deus
lundi
30 avril 2007 à 23:02
 
 

Lama colérique
#18 Erotomane

Boris Vian - La Messe en Jean Mineur

AMIS je veux éjaculer
Tout le vieux foutre accumulé
Dans la boutique de mes couilles
Je sens se roidir mon andouille
Il n'est plus temps de reculer
Mâle, femelle, âne ou citrouille
Ce soir je vais tout enculer

C'EST à l'glise que je veux
Sodomiser tous ces morveux
Enfilons nos noires soutanes
Pareils aux boules des platanes
Nos roustons noirs font les nerveux
Nous sommes nus sous nos roupanes
Passe une belle aux longs cheveux

DEGAINONS la trique violette
Qui hennit et rompt sa gourmette
Echappant à nos couturiers
Je lève mon noir tablier
La belle lèche ma quéquette
Attisant le feu meurtier
D'une langue rose et proprette

VOICI que le corbeau croasse
Voici que mon engin bavasse
Et que déjà brament les chantres
Tantôt je sors et tantôt j'entre
Et je répands l'âcre lavasse
Issue du doigt que j'ai au ventre
Au bénitier de sa conasse

MON sperme a craché sur sa tombe
Et là mon braquemard retombe
Mais la belle sait mille tours
Et me tend son cul de velours
Cul de houri cul de colombe
Qui s'offre rose et sans détours
Et je m'y rue comme une bombe

COMME une flèche dans la cible
Comme un protestant dans la bible
Ma queue palpite de bonheur
Et la belle rit de douleur
Cul d'une courbure indicible
Plus ferme qu'un cul de facteur
De foutre il faut que je te crible

SE dégageant d'un coup de hanches
Elle se retourne et se penche
Sur le bâtonnet rabougri
Et dégouté de mistigri
Elle a de grands yeux de pervenche
Et me suçotte mon grigri
MIRACLE ! AMIS, C'ETAIT DENTS BLANCHES !

L'APOTHEOSE alors éclate
Un beau cardinal écarlate
Encule les enfants de choeur
Qui chantent faux de tout leur coeur
Se branlant dans une tomate
Le curé décharge - vainqueur...


mercredi
02 mai 2007 à 23:47
 
 


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