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Poésie

Le vase brisé - René-François SULLY PRUDHOMME


Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute ;
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.


Dernière modification le 07/10/07 à 18:08 par LeChat
jeudi
04 octobre 2007 à 14:30
 
 

Le prochain texte que j'apprends :


Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Jacques PREVERT


Dernière modification le 26/12/07 à 19:02 par LeChat
mercredi
26 decembre 2007 à 19:01
 
 

LeChat a écrit
Le prochain texte que j'apprends :


Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Jacques PREVERT


Ah ! J'adore ce poème. Vous remarquerez qu'aucun lieu commun au sujet des oiseaux n'est présent dans ce poème: aucune représentation de l'oiseau n'y est faite, au contraire: quand on pense qu'il parle de l'oiseau, il dit:

"peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile



pour l'oiseau"
Pied de nez ultime. Prévert est véritablement un iconoclaste de la poésie. Le type qui a su la sortir des gonds usés et crasseux de la mièvrerie.
Notez que d'autres s'y étaient employés auparavant, mais de façon plus anecdotique: Rimbaud, par exemple, a utilisé la forme poétique du sonnet (inventé par Petrarque pour sa chère Laure, le sonnet est donc jusqu'à Rimbaud une forme pour le poème amoureux) pour décrire un buffet, et le décrire avec amour. Mais prévert, lui, joue sur les mots sans faire le fier, joue sur les formes, les sons, les répétitions avec une naïveté qui n'est qu'apparente, mais montre une humilité face à la langue et face à la puissance des sentiments éprouvés qui dépasse finalement les mots eux mêmes.
Si seulement les poètes modernes avaient eu le culot de suivre la voie ouverte par Prévert...


mercredi
26 decembre 2007 à 21:17
 
 

CelibatMan a écrit Le type qui a su la sortir des gonds usés et crasseux de la mièvrerie.

Non mais n'importe quoi. Assimiler la poésie, fut-elle d'avant Rimbaud ou Prévert, à de la mièvrerie, ça relève vraiment du cliché gros beauf.


jeudi
27 decembre 2007 à 10:58
 
 

Lorsqu'on aime on est excessif...


jeudi
27 decembre 2007 à 11:30
 
 

Kane
#6 Satan m'habite

AmdC a écrit
CelibatMan a écrit Le type qui a su la sortir des gonds usés et crasseux de la mièvrerie.

Non mais n'importe quoi. Assimiler la poésie, fut-elle d'avant Rimbaud ou Prévert, à de la mièvrerie, ça relève vraiment du cliché gros beauf.


Caaaaannn you feel the love tonight ?

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AmdC et CelibatMan, une vraie histoire d'amour.


jeudi
27 decembre 2007 à 16:50
 
 

Hahah :D


jeudi
27 decembre 2007 à 19:11
 
 

Gingembre
#8 Affreudisiaque

La polésie, ça m'emmerde profondément. Je reconnais généralement tout juste la performance technique. J'ai du rater un truc...


jeudi
27 decembre 2007 à 20:49
 
 

Texte suivant à apprendre (extrait de "Andromaque" de Racine) :


Madame, demeurez.
On peut vous rendre encor ce fils que vous pleurez.
Oui, je sens à regret qu'en excitant vos larmes
Je ne fais contre moi que vous donner des armes :
Je croyais apporter plus de haine en ces lieux.
Mais, madame, du moins tournez vers moi les yeux ;
Voyez si mes regards sont d'un juge sévère,
S'ils sont d'un ennemi qui cherche à vous déplaire.
Pouquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir ?
Au nom de votre fils, cessons de nous haïr.
A le sauver enfin c'est moi qui vous convie.
Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?
Faut-il qu'en sa faveur j'embrasse vos genoux ?
Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.
Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes,
Combien je vais sur moi faire éclater de haines.
Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,
Au lieu de ma couronne, un éternel affront.
Je vous conduis au temple où son hymen s'apprête ;
Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.
Mais ce n'est plus, madame, une offre à dédaigner ;
Je vous le dis : il faut ou périr ou régner.
Mon coeur, désespéré d'un an d'ingratitude,
Ne peut plus de son sort souffrir l'incertitude.
C'est craindre, menacer, et gémir trop longtemps.
Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j'attends.
Songez-y : je vous laisse, et je viendrai vous prendre
Pour vous mener au temple où ce fils doit m'attendre ;
Et là ; vous me verrez, soumis ou furieux,
Vous couronner, madame, ou le perdre à vos yeux.


dimanche
06 janvier 2008 à 17:25
 
 

JustineF
#10 3615 myliFe

haaa... les tirades classiques.
Je me souviens encore à peu près d'une que j'avais apprise au collège, extraite de l'Illusion Comique, de Corneille

PRIMADANT
J'ai pris sa mort pour vraie, et ce n'était que feinte,
Mais je trouve partout mêmes sujets de plainte :
Est-ce là cette gloire et ce haut rang d'honneur
Où le devait mener l'excès de son bonheur ?

ALCANDRE
Cessez de vous en plaindre, à présent le théâtre
Est en un point si haut qu'un chacun l'idolâtre.
Et ce que votre temps voyait avec mépris
Est aujourd'hui l'amour de tous les bons esprits.
L'entretien de Paris, le souhait des Provinces,
Le divertissement le plus doux de nos Princes,
Les délices du peuple et le plaisir des Grands ;
Parmi leurs passe-temps, il tient le premier rang.
Et ceux dont nous voyons la sagesse profonde
Par ses illustres soins conserver tout le monde
Trouvent dans les douceurs d'un spectacle si beau
De quoi se délasser d'un si pesant fardeau.
Même notre grand roi, ce foudre de la guerre,
Dont le nom se fait craindre aux deux bouts de la terre,
Le front ceint de lauriers, daigne bien quelques fois
Prêter l'oeil et l'oreille au théâtre françois.
C'est là que Parnasse étalle ses merveilles ;
Les plus rares esprits lui consacrent leurs veilles ;
Et tous ceux qu'Apollon voit d'un meilleur regard
De leurs doctes travaux lui donnent quelque part.
D'ailleurs, si par les biens, on prise les personnes,
Le théâtre est un fief dont les rentes sont bonnes ;
Et votre fils rencontre en un métier si doux
Plus d'accommodement qu'il n'eût trouvé chez vous.
Défaites vous enfin de cette erreur commune
Et nous vous plaignez plus de sa bonne fortune.


dimanche
06 janvier 2008 à 20:16
 
 

On nous a demandé d'apprendre un passage de "Andromaque" alors j'ai choisi celui-là.

(je note l'"Illusion Comique" de Corneille ça a l'air à lire...)


dimanche
06 janvier 2008 à 20:27
 
 

JustineF
#12 3615 myliFe

LeChat a écrit
(je note l'"Illusion Comique" de Corneille ça a l'air à lire...)


J'en ai de bons souvenirs. De cette pièce. Ma prof de français de 3è animait un atelier théâtre le mercredi après midi, pour les volontaires. Le thème de l'année, c'était "Le théâtre dans le théâtre". C'est bien vieux (ça fait 20 ans, quand même...), je ne me rappelle pas de tout... juste de cette tirade, et du fait qu'on avait joué L'Impromptu de Versailles (avec quelques coupures) en spectacle de fin d'année.


dimanche
06 janvier 2008 à 21:14
 
 

JustineF a écrit
LeChat a écrit
(je note l'"Illusion Comique" de Corneille ça a l'air à lire...)


J'en ai de bons souvenirs. De cette pièce. Ma prof de français de 3è animait un atelier théâtre le mercredi après midi, pour les volontaires. Le thème de l'année, c'était "Le théâtre dans le théâtre". C'est bien vieux (ça fait 20 ans, quand même...), je ne me rappelle pas de tout... juste de cette tirade, et du fait qu'on avait joué L'Impromptu de Versailles (avec quelques coupures) en spectacle de fin d'année.

Tiens, pour le spectacle des 20 ans de La Licorne (la troupe de théâtre de mon village), il y en a qui vont jouer "L'Impromptu de Versailles" :)

J'aime bien le style du théâtre dans le théâtre. J'ai vu quelques pièces sur ce thème lors du festival de cette l'année dernière et j'ai bien aimé.


dimanche
06 janvier 2008 à 22:42
 
 

JustineF
#14 3615 myliFe

Sinon, pour revenir dans le sujet... quelques uns de mes poèmes préférés :


Clair de Lune

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grangs jets d'eau sveltes parmi les marbres.

Paul Verlaine


Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud


Le tonneau de la haine

La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ;
La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts
A beau précipiter dans ses ténèbres vides
De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,

Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,
Par où fuiraient mille ans de sueurs et d'efforts,
Quand même elle saurait ranimer ses victimes,
Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.

La Haine est un ivrogne au fond d'une taverne,
Qui sent toujours la soif naître de la liqueur
Et se multiplier comme l'hydre de Lerne.

- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,
Et la Haine est vouée à ce sort lamentable
De ne pouvoir jamais s'endormir sous la table.

Charles Beaudelaire



Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.

Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.

Caminante no hay camino
sino estelas en la mar...

Antonio Machado


Et pour finir, ce n'est pas vraiment de la poésie, mais presque. De Jacques Prevert.

->Extraits de Fatras

* Et quand tout le monde aura tué tout le monde, les machines parleront des hommes machinalement, comme les hommes parlaient des dieux.

* Héros, ne vous donnez pas la peine d'essuyer vos pieds sanglants sur le paillasson de la gloire, avant d'entrer dans l'histoire.

-> Extraits de Paroles

* LES BELLES FAMILLES
Louis I
Louis II
Louis III
Louis IV
Louis V
Louis VI
Louis VII
Louis VIII
Louis IX
Louis X (dit le Hutin)
Louis XI
Louis XII
Louis XIII
Louis XIV
Louis XV
Louis XVI
Louis XVII
Louis XVIII
et puis plus personne plus rien.
Qu'est-ce que ces gens-là
qui ne sont pas foutus
de compter jusqu'à vingt ?

*LA BROUETTE OU LES GRANDES INVENTIONS
Le paon fait la roue
le hasard fait le reste
Dieu s'assoit dedans
et l'homme le pousse.

-> Extrait de Choses et autres

* Un et nu c’est même
Et nu et nue comme un et un
Font deux
Font un quand ils s’aiment.


lundi
07 janvier 2008 à 02:30
 
 

C'est faux, Louis XX existe et il vit au Vénézuéla.


lundi
07 janvier 2008 à 21:37
 
 

(avec Johnny Presley)


lundi
07 janvier 2008 à 21:43
 
 

Kane_ex-Deus a écrit
C'est faux, Louis XX existe et il vit au Vénézuéla.

Non non en Espagne. D'ailleurs JustineF avait son cousin comme prof.


mardi
08 janvier 2008 à 10:25
 
 

J'ai dit "vit", pas "né". C'est bon, tu vas pas m'apprendre à lire Closer non plus. -_-


mardi
08 janvier 2008 à 23:32
 
 

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu, cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.

Las! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las! ses beautés laissé choir;
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.



Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom, de louange immortelle.

Je serai sous la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.


Ronsard


Dernière modification le 16/01/08 à 22:10 par LeChat
mercredi
16 janvier 2008 à 22:07
 
 

Sans faire de bruit...

Une larme qui coule, nul n'est là pour l'entendre
Tellement silencieuse, cette goutte qui tombe !
Délicate et fragile, la plus douce des bombes
Elle ne fait aucun bruit, a cessé de descendre.

Il a fermé son cœur et arraché ses yeux
Il ne pleurera pas, il ne pleurera plus
Ses lèvres ont goût de sang, il les a trop mordues
Il ne ressent plus rien mais souffre encore un peu

Nulle larme ne coule, il n'y a rien à entendre
Et lui, silencieusement, on le sent qui succombe
Quelque chose a cassé et il creuse sa tombe
Ça n'a fait aucun bruit, il ne reste que des cendres.


mercredi
16 janvier 2008 à 23:18
 
 

Pigeon

Pigeon,
oiseau à la grise robe
dans l'enfer des villes
à mon regard tu te dérobes
tu es vraiment le plus agile


vendredi
23 mai 2008 à 18:48
 
 

Une chanson de Jean Ferrat dont je trouve le texte magnifique :

L'amour est cerise

Rebelle et soumise
Paupières baissées
Quitte ta chemise
Belle fiancée
L'amour est cerise
Et le temps pressé
C'est partie remise
Pour aller danser

Autant qu'il nous semble
Raisonnable et fou
Nous irons ensemble
Au-delà de tout
Prête-moi ta bouche
Pour t'aimer un peu
Ouvre-moi ta couche
Pour l'amour de Dieu

Laisse-moi sans crainte
Venir à genoux
Goûter ton absinthe
Boire ton vin doux
O rires et plaintes
O mots insensés
La folle complainte
S'est vite élancée

Défions le monde
Et ses interdits
Ton plaisir inonde
Ma bouche ravie
Vertu ou licence
Par Dieu je m'en fous
Je perds ma semence
Dans ton sexe roux

O Pierrot de lune
O monts et merveilles
Voilà que ma plume
Tombe de sommeil
Et comme une louve
Aux enfants frileux
La nuit nous recouvre
De son manteau bleu

Rebelle et soumise
Paupières lassées
Remets ta chemise
Belle fiancée
L'amour est cerise
Et le temps passé
C'est partie remise
Pour aller danser


lundi
09 juin 2008 à 21:41
 
 

Une composition perso :

"Rien qu'une seconde"

Une seconde à vivre,
c'est si peu
mais c'est pourtant long
quand on ose y penser.

La dernière seconde est peut-être plus longue
que la première,
et pourtant,
elles ont la même durée.

Ce n'est pas si facile que ça
d'imaginer notre dernière seconde,
mais quand on y est obligé,
il faut bien y penser.

Quelles questions se pose-t-on
à notre dernière seconde ?
On se pose pas, on se répond,
car elle passe en trombe.

Je n'ai pas envie de réfléchir
à ma dernière seconde
et pourtant je vais la vivre,
cette dernière seconde.

Une seconde à souffrir
c'est long à attendre,
une seconde avant de mourir,
c'est horrible à entendre.


dimanche
05 octobre 2008 à 12:30
 
 

A coup de kill -9
Je fais le boeuf.
Ch'tencule ton PID.
Tu le merite, PD.

Il parrait que t'es sympa,
Chte connais pas, je sais pas.
Je merite mon respect au chsh,
C'est moi l'sysadmin, fait pas ch..

Alors dis moi, pauvre merde.
Tu prefere /sbin/nologin
Ou que chte mette un coup de pine?
En tout cas, ch'temmerde.

C'est pas mes oignons tes bots,
T'as beau faire le barbot avec tes potes,
Avec ton IP fixe et ton identd,
T'es toujours a ma botte comme un pede.

Chuis pas un amour, chuis pas bon gars.
Chuis pas un gentil, chuis pas un ange.
Chuis un enfoire, je sais que ca te broute.
Ta gueule et ecrase, c'est moi le root.


dimanche
05 octobre 2008 à 12:50
 
 

Zeb
#25 the real Ben Affleck

hahahaha


dimanche
05 octobre 2008 à 13:30
 
 

L'hymne à L'amour - Edith Piaf

Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu'l'amour inond'ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais

Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour la vie t'arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu'on s'aime
Dieu réunit ceux qui s'aiment


dimanche
09 novembre 2008 à 18:34
 
 

Extrait de Antigone de Jean Anouilh

"Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte.
On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, - et que ce soit entier - ou alors je refuse !
Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sure de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite - ou mourir."


mardi
11 novembre 2008 à 19:46
 
 

Daisy a écrit
Extrait de Antigone de Jean Anouilh

"Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte.
On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, - et que ce soit entier - ou alors je refuse !
Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sure de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite - ou mourir."

Rhaa, la version de Jean Anouilh est ma préférée. Et la discussion entre Antigone et le Roi est un des passages que je préfère (avec le prologue)...


mardi
11 novembre 2008 à 21:57
 
 

LeChat a écrit
Daisy a écrit
Extrait de Antigone de Jean Anouilh

"Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte.
On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, - et que ce soit entier - ou alors je refuse !
Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sure de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite - ou mourir."

Rhaa, la version de Jean Anouilh est ma préférée. Et la discussion entre Antigone et le Roi est un des passages que je préfère (avec le prologue)...

oui j'aime beaucoup. C'était le temps où je faisais du théatre.


mercredi
12 novembre 2008 à 20:51
 
 

Non, c'est vrai ? Raconte !


jeudi
13 novembre 2008 à 00:54
 
 


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